mercredi 31 octobre 2007

A l'apogée de l'impressionnisme : la collection Georges de Bellio du Le 10 octobre 2007 au 3 février 2008 au Musée Marmottan Monet de Paris


Né à Bucarest en 1828, Georges de Bellio quitte la Roumanie secouée par les luttes intestines. Il découvre la France en 1850 sous la Seconde République bientôt remplacée par le Second Empire de Napoléon III et s’y installe définitivement.

Médecin de formation, homéopathe convaincu, la fortune familiale est suffisante pour lui permettre de consacrer sa vie à la passion qu’il a pour l’Art. Curieux de tout, sa collection montre l’éclectisme de ses goûts, mais très vite, les œuvres picturales de ses contemporains le captivent. Protecteur pendant des années des moins fortunés, il soigne les malades et achète « …sans même le regarder, le tableau qu’on lui portait… » se souvient Renoir dans ses conversations avec Vollard. A Sisley et Pissarro, il a prodigué ses soins, leur voue une sincère amitié et possède d’eux quelques toiles comme respectivement Les Pommiers en fleurs ou le Jardin des Mathurins à Pontoise.

Tandis qu’il achète en 1874, une œuvre de Claude Monet, on pense qu’il ne fait sa connaissance que deux ans plus tard. En 1876, au mois d’avril, Monet note dans son carnet de compte pour la première fois le nom de M. De Bellio pour La gondole (avec cadre). Quelques mois plus tard, ce dernier lui consent même une avance pour trois toiles à venir. Pendant plusieurs années le nom de l’amateur apparaît dans ses comptes. Les deux hommes sont très proches. De Bellio sait le génie de l’artiste et choisit les œuvres qu’il achète pour ne s’en séparer qu’à l’occasion des demandes de leur auteur et pour être montrées aux expositions.

« …mon cher Monet, aucune de vos toiles importantes ne sortira jamais je le répète de ma collection… » Aux côtés d’Impression soleil levant, de la Locomotive, d’une vue des Tuileries … quelques peintures de Manet découvertes depuis plusieurs années, les œuvres de Berthe Morisot, dont l’admirable Jeune fille au bal peinte en 1875, sont à l’honneur. Renoir n’est pas négligé, il est un des artistes préférés de de Bellio et, en 1892, c’est à lui qu’il confie la tâche de réaliser le portrait de sa fille, juste avant son mariage avec Ernest Donop de Monchy. Georges de Bellio est un des premiers amateurs à faire partie de ceux que l’on nomme comme le groupe habituel des collectionneurs des impressionnistes : Caillebotte, Duret, Faure, Chocquet….

Le nombre de ses œuvres est si important que son appartement n’y suffit pas. Alors il loue tout près une petite boutique pour les présenter à ses amis du Café Riche, peintres, littérateurs et poètes… Monet, Pissarro, Sisley, Geffroy, Mallarmé, Mirbeau… Chacun vient s’étourdir devant cette remarquable collection. Quelques tableaux seront dispersés, mais en grande partie elle sera conservée par sa fille Victorine Donop de Monchy et léguée en 1957 à l’Académie des Beaux-Arts.

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